
Raymond Domenech est un escroc, les Bleus sont des imposteurs, la honte est sur nous... Comment aurait-il pu en être autrement ? Nous avons beau être nostalgiques d'une époque, espérer vouloir vibrer encore pour ce maillot, croire en un déclic improbable, mais, au vu des quatre dernières années de l'équipe de France, tous les signes amenaient à ce dénouement lamentable et évident. Après le fiasco de l'Euro 2008 (0-0 face à la Roumanie, 1-4 face aux Pays-Bas, 0-2 face à l'Italie), et la mauvaise et incompréhensible surprise du maintien de l'incapable Raymond Domenech à la tête de l'équipe, on se disait que la prochaine campagne serait compliquée. Et ça n'a pas tardé. Des matches de qualification dramatiques, ponctués par le vol de la qualification aux méritants Irlandais (grâce à la fameuse main de Thierry Henry), suivis de matches de préparation pitoyables, tout convergeait vers la nullité abyssale atteinte aujourd'hui. Aucun caractère, aucun honneur, aucun orgueil, aucune âme, aucune équipe. Juste quelques mercenaires venus visiter aux frais de la "princeFFFe" un pays du bout du monde. Aucune fierté, rien. Juste cet escroc de Domenech en face de ses mensonges et ses contradictions. Son cas est d'ailleurs la meilleure nouvelle de cette élimination prématurée : on ne le verra plus sur le banc de l'équipe de France, remplacé dès cet été par Laurent Blanc, qui aura la lourde tâche de redonner une âme et des convictions à une équipe en roue libre depuis le départ de Zinedine Zidane, un soir de juillet 2006. Au moment des hymnes, les larmes d'émotion (ou de froid) sur le visage impassible du néo-capitaine Patrice Evra auraient pu nous mettre la puce à l'oreille, comme un conditionnement à l'épilogue de cette aventure sud-africaine : à pleurer. Le match n'a été qu'une succession d'erreurs, de non-engagement, de non-organisation, de non-envie, d'actions individuelles stériles et sans aucune profondeur. Seuls Hugo Lloris (qui a limité la casse face aux attaquants mexicains inspirés et laissés libres par une défense centrale inexistante) et Florent Malouda (le banni du premier match alors qu'il est juste le meilleur Français depuis un an) n'ont pas à rougir de leurs performances individuelles. Ils étaient les seuls au niveau. Deux sur onze. La défense centrale (sur laquelle doit s'appuyer une équipe ambitieuse), a démontré un amateurisme rare et des défaillances surréalistes. William Gallas, marqué physiquement après une saison chaotique, s'est troué deux fois sur des remises en retrait, et sans la vigilance et l'anticipation de Lloris, aurait pu coûter très cher à la France. Tout comme cette incompréhensible attente dans les 16 mètres alors qu'un attaquant mexicain s'apprêtait à frapper à bout portant sur Lloris, qui réalisa encore un miracle. Pas de miracle cependant sur les deux buts, survenus après deux erreurs d'Eric Abidal, littéralement à la rue hier soir et symbole d'une équipe qui a touché le fond. Sur une grosse faute d'alignement et jouant le hors-jeu pire qu'un amateur, le latéral de Barcelone a couvert et laissé Hernandez (fraîchement entré en jeu) s'échapper seul et remporter son face-à-face avec le portier tricolore. Puis, il faucha dans la surface un attaquant mexicain, offrant un pénalty qu'allait transformer sans se faire prier Blanco, 37 ans. Deux buts à zéro, la messe est dite. Nous ne pourrions définir ce match et le parcours de l'équipe de France sans un mot sur Franck Ribéry. Après le scandale sur sa vie privée, il avait promis de montrer son vrai visage sur le terrain pendant le Mondial. Il a été lamentable du début à la fin. Réclamant à Domenech d'être le leader de l'équipe (lui qui n'a aucun charisme et passe son temps à mettre du sel ou du ketchup dans les chaussures de ses coéquipiers pour rigoler, n'a non seulement pas les épaules pour être un meneur, mais surtout pas le caractère), puis pour jouer à gauche (obligeant le meilleur Français depuis un an - Malouda - à descendre d'un cran et à ne pas jouer à sa place), la révélation du Mondial 2006 s'est vue trop grand, trop imposant, et après cette déroute, retrouve la place qui est la sienne : celle d'un gamin tout fou qui a du talent mais aucunement l'étoffe d'un Zidane ou du grand joueur qu'il se dit être. Les chiffres ne mentent pas. Sur ses onze dernières sélections, Franck Ribéry n'a marqué aucun but. Hier soir, face au Mexique, il a créé une seule occasion sur 73 ballons joués. Aucun de ses 10 centres n'a trouvé un seul de ses partenaires. Il n'a réalisé que 36 passes (pour un meneur de jeu !) et a perdu 75% de ses ballons. Il voulait être l'image de la France, il l'a été. Sa médiocrité est à l'image de la nullité de cette équipe sans âme, sans envie, sans rien. André-Pierre Gignac et Matthieu Valbuena, malgré leurs grosses envies, n'ont pu changer la donne, perdus parmi des joueurs qui ne pensent pas collectif et qui misent tout sur l'individualité. L'équipe de France est éliminée de la Coupe du Monde. L'équipe de France sort par la petite porte... avec aucun but marqué. Alors d'accord, les plus optimistes se raccrocheront à l'idée que mathématiquement la France peut encore se qualifier (si les Bleus battent l'Afrique-du-Sud 4 buts à 0, et que l'Uruguay bat le Mexique 1 but à 0, la France serait 2e du groupe et affronterait l'Argentine en 1/8e), mais honnêtement, avec aucun but lors de ces trois derniers matches, et avec des Bafanas Bafanas dans la même situation et qui voudront briller pour leur dernier match sur leur sol, c'est juste terminé. Il faut se faire une raison. Et cela ne sert à rien de se raccrocher à un éventuel miracle. Ma grand-mère de 87 ans a plus de chance de remporter le Tour de France en juillet. Et elle n'a même pas de vélo. La "fête" est terminée. La honte. La grosse honte. Merci Raymond d'avoir donné tant de talent et d'esprit à cette équipe. Merci Raymond d'avoir apporté tout ton savoir faire depuis six ans et d'avoir hissé si haut les couleurs de la France. Merci Raymond pour tous ces discours si justes que tu as tenus hier encore devant 15 millions de téléspectateurs français. Merci Raymond de ne pas avoir demandé à Estelle Denis un troisième enfant hier à l'issue du match. Et merci les Bleus. Ce fut un plaisir de vous voir jouer et de vibrer avec vous. Merci de nous avoir fait rêver. Et de nous avoir pris pour des gros cons. Allez ! Un dernier hommage à Raymond avec sa réaction d'après-match visible ci-dessus et dans lequel il ose dire : "Je suis déçu. C'est un triste coup du sort." Raymond, crois-moi, c'est tout, sauf un coup du sort. Laurent Blanc a vraiment du pain sur la planche.
[Adam Ikx]